A propos

About

Pauline Bétrancourt est née à Castres dans le Tarn, elle vit et travaille à Aix-en-Provence depuis 2004. En 2009 elle obtient son DNSEP option art avec félicitations du jury à l’école supérieure d’art d’Aix-en-Provence.

Elle pratique le dessin et la peinture sur nature et développe en parallèle un travail réalisé d’après imagination qui puise les moyens de leur incarnation dans sa mémoire et le souvenir de ses sensations.
Sa démarche est ancrée dans une recherche picturale utilisant le travail du corps, la gestuelle et le mouvement pour que chaque touche traduise par couches successives la cohérence de sa vision première. L’étude des phénomènes visuels sont essentiels pour rendre présent, tangible et sensible ce qui la saisit ou l’éblouit. La création de la lumière est une recherche de lucidité.

Pauline fait partie de la communauté d’artistes de l’Ecole de peinture et de dessin Léo Marchutz fondée en 1972. Elle y enseigne auprès d’autres artistes et développe depuis 2013 ses propres outils pédagogiques pour rendre accessible la pratique de l’art et cultiver une approche humaniste, sensible et émancipatrice auprès de différents publics.

Une sélection de son travail sur papier est en vente à la galerie de l’atelier Polychrome à Aix-en-Provence qui propose également un encadrement sur mesure. Une partie de son travail est représenté aux USA par Society of Irregulars.

Les racines du ciel


J’avance sur des sentiers.
Tout mon être est engagé, je passe et je découvre la demeure d’arbres regroupés en confréries. Les chemins creusent la forêt et je creuse la lumière enveloppante. Il y a encore un sens d’éternité. Une vision retient mon pas et je regarde, longtemps.
L’enchantement n’est ni naïf, ni daté. Il est la réaction à la simple et humble présence du monde qui se tient et se révèle, en soi et devant moi.
Je peins et dessine mes visions intérieures où le sol se décollerait presque mais le ciel le retient. Il a plongé ses grandes racines de lumière pour toucher terre — dans l’atmosphère ou dans l’eau — il se répend pour rendre le tout visible.
Chaque touche, chaque trait, participent du même mouvement, une implosion qui n’a pas eu vraiment lieu et qui demeure en suspens. C’est un sentiment de l’ordre du sublime qui persiste et qui retient toute la matière. Ce qui m’aura ravie sur l’instant, ne disparaît pas. Car la lumière, la couleur et les formes terrestres réapparaissent en un seul tenant.
Ce que je pourrais entendre par une écologie du regard, c’est qu’il ne s’impose pas. Il reconnaît et cherche dans les formes créées par l’Homme ou par la Nature, une vision commune, qui nourrit et qui soigne.
Pauline Bétrancourt.

Démarche artistique


« Je m’arrête. Une ordonnance d’éléments fait motif.

Je suis émue par ce que je vois et saisi par l’urgence de le représenter, cela ne se produira qu’une fois. La lumière donne le ton dramatique à l’ensemble. La vision précède les mots et à mesure que j’avance dans mon dessin ou ma peinture, je m’attèle à rendre avec spontanéité et justesse ce que j’ai vu apparaître. Ma touche est percussive et continue le battement de ce monde.
Je dois rassembler les couches de temps à mesure que la lumière change, tout en me dévouant entièrement au monde qui est en train de se créer sur la surface. L’effet lumineux engendre le mouvement et la totalité de l’image résulte de la fusion couleur-valeur, incarnant et contenant les forces que je perçois. Il s’agit des forces vitales et des énergies manifestent dans le monde à travers la nature des sujets qui se présentent à moi. Dans l’arrangement de feuilles mortes, dans la vitalité d’un arbre en croissance, dans un soleil couchant qui gouverne, des expériences passées renaissent et m’aident à vivre, à mesure que je deviens plus intime avec les choses. »

« L’oeuvre d’art se trouve dans la trace qui suit la présence »

Leo Marchutz

« Le peintre reprend et convertit justement en objet visible ce qui sans lui reste enfermé dans la vie séparée de chaque conscience : la vibration des apparences qui est le berceau des choses. Pour ce peintre-là, une seule émotion est possible : le sentiment d’étrangeté, un seul lyrisme : celui de l’existence toujours recommencée.»

Merleau-Ponty , Le doute de Cézanne